Résumé :
Lorsque la déléguée de classe, Kasumi Masada, décide de favoriser le rapprochement d’Haruki Amammiya et son amie d’enfance, Satsuki Samidare, en projetant de les enfermer dans une petite réserve derrière le lycée, elle ne sait pas encore qu’elle sera une des premières victimes de l’épidémie qui va se répandre au travers la ville de Sendu.
Lorsqu’il se fait pousser dans la cachette par ses autres camarades, Haruki se retrouve, non pas avec la fille à qui il hésite à avouer sa flamme, mais avec Kirara Isonam.
Personne ne vient les délivrer, et les deux lycéens finissent par s’alerter du silence soudain pesant aux alentours.
Sortis, ils s’aperçoivent que l’établissement a été déserté.
Ils retournent à leurs classes récupérer leurs affaires et découvrent la réalité : Haruki, les nombreux messages d’alertes de ces camarades, alors que Kirara se voit dépouiller de sa jupe par un élève qui rejette à profusion une sorte d’asticots.
S’ensuit une course poursuite entre les élèves barricadés et les porteurs de ce qui va se révéler une mystérieuse infection.
Notre avis :
On ne savait pas trop à quoi s’attendre à l’issue du premier tome d’Infection, les épisodes d’exposition du shonen de Toru Okawa, malgré un certain nombre d’originalités, laissaient craindre le pire, au travers un fan service beaucoup trop présent.
Les rebondissements semblent autant d’occasions d’apprécier la plastique généreuse des nombreux personnages féminins qui vont se retrouver à épauler Haruki dans sa fuite, avec comme fer de lance la sulfureuse Kirara, qui renâcle à cacher son string en dentelle tout du long, mais qui envie la forte poitrine de Chika Kisaragi, laquelle aimerait être autre chose qu’une grande sœur pour notre héros.
L’histoire en elle-même apparaît comme une relecture d’un récit de survival, High School of the dead de Daisuke et Shōji Satō, qui s’impose à nos esprits du fait de l’association « école, zombies (même si ici on parle d’infectés) et petites culottes ».
La différence, c’est que le fléau ne semble toucher, pour le moment, que la ville des protagonistes qui, quoiqu’en quarantaine, parviennent à parler à leurs proches via leurs téléphones portables.
Les pitreries de Kirara, contre toute attente, ont déstressé les jeunes enfants qui ont rejoint le groupe de lycéens. Le procédé paraît à plus d’un niveau ingénieux et inattendu et associe humour potache et émotion. Les personnages paraissent finalement plus complexes qu’il n’y paraît et moins archétypaux.
On reste tout aussi dubitatif avec ce nouveau recueil paru en avril chez Delcourt Tonkam avec l’arrivée d’une escouade de pompiers !
Ces nouveaux épisodes proposent encore un récit où le meilleur alterne avec un voyeurisme qui n’apporte rien. On en apprend un peu plus sur le mal mystérieux qui ronge la ville (on semble là encore se distinguer d’une histoire de morts-vivants classique), mais on s’interroge sur l’utilité à voir se dérouler certains dialogues. Par exemple lorsque deux des héroïnes partagent la salle de bain en tenue d’Eve. De même, et c’est pour le coup original, une scène 100% testostérone, de douche collective avec la brigade des soldats du feu !
Du point de vue du graphisme, le constat est assez similaire, le travail de Toru Oikawa paraît plus étoffé à chaque nouvelle série (il avait adapté le manga Shin Sekai Yori, inédit en France). Il propose une succession de planches diversifiées : des dessins pleines pages mais aussi des planches avec de nombreuses cases, et une alternance de trames plus ou moins élaborées. Beaucoup d’illustrations relèvent du genre du « Eicchi » : les connotations sexuelles sont légion, de même que la censure finalement.
Le plus gros bémol, c’est le manque de caractérisation entre les lycéens et les personnages adultes, alors que l’opposition est récurrente dans le récit.
Héroïsme et érotisme en tout genre semblent les mots d’ordre de la série, mais on peut rester décontenancé par les choix narratifs qui fait de ce manga un véritable OVNI.
Il y a véritablement de très bonnes choses dans Infection, série au cahier des charges un peu trop orienté, mais toutefois remarquable.
Quatorze épisodes plus tard, difficile de trancher et on reste intrigué de découvrir la suite (sept volumes sont parus au Japon) !