Résumé :
Le groupe des mineurs de l’Office Central de La Répression des Violences aux Personnes (OCRVP), dirigé par le Capitaine Valentine Cara, enquête sur une filière tentaculaire d’échanges de photos pédopornographiques.
Le plan d’action du Lieutenant Fix, pour coincer les individus se dissimulant derrière le site PetiteMiss.com, se voit quelque peu remis en cause par la découverte d’une tombe au zoo de Vincennes.
Parmi les ossements humains, ceux d’un enfant : pour l’Office, une occasion de rouvrir les dossiers de disparitions restées irrésolus jusqu’ici.
Alix de Clavery, la psycho-criminologue, dernière arrivée dans le groupe, y voit l’espoir d’élucider l’enlèvement de Swan Blixen, six ans auparavant au Zoo de Thoiry.
Pendant ce temps, dans l’ombre, un prédateur piste sa prochaine proie.
Notre avis :
Treizième enquête du commissaire Edwige Marion. Le personnage de Danielle Thiery, qui débutait sa carrière en 1996 dans Le sang du bourreau et qui est désormais directrice de l’OCRVP, endosse un rôle quelque peu anecdotique. Des ennuis de santé vont l’obliger à rester en retrait de l’action, preuve également que ce nouveau roman peut se lire sans pour autant compulser ses précédentes aventures.
Le récit est construit avant tout autour d’une équipe dont la dévotion au métier est indiscutable, ce qui change des personnages de flics dépressifs omniprésents dans les thrillers actuels.
Certes, les héros sont fatigués, devant faire face à des situations où leur calme est mis à rude épreuve. Notamment lorsque, pour les besoins de l’enquête, il est nécessaire, par exemple, de se faire passer pour des criminels amateurs de chairs fraîches. Ils restent malgré tout professionnels. Même s’ils n’hésitent pas à s’épauler les uns les autres en cas de besoin et si leurs vies sentimentales ne sont pas au beau fixe.
Danielle Thiery, ancienne commissaire divisionnaire, connait parfaitement cet aspect du sujet, et son hommage à ses comparses est prégnant de justesse.
Les relations et interactions entre les personnages que l’auteure de Des clous dans le cœur (Prix quai des Orfèvres 2013) met en scène sont parfaitement vraisemblables.
Les intrigues secondaires qu’elle développe et qui viennent parasiter la principale empiètent juste ce qu’il faut, consolidant le réalisme omniprésent au travers de la procédure et des guerres intestines entre services.
L’ensemble est on ne peut plus plausible, jusqu’au briefing final d’Alix de Clavery.
Dix jours d’enquête sur les chapeaux de roue, entre le Val d’Oise et L’Eure-et-Loir, qui nous immerge également au cœur des zoos et des parcs animaliers, mais aussi dans la tête de Magnus. Un personnage dont la dangerosité se révèle au fil des pages, et qui prend toute sa dimension dans la seconde partie du roman, véritablement étonnante.
Danielle Thiery s’amuse à redistribuer les cartes jusqu’au dénouement. Le final est tout simplement effrayant avec des rebondissements successifs marquants.
Un roman policier à la construction parfaitement maîtrisée, peuplé de personnages réalistes auxquels on s’attache, qui nous émeuvent ou nous effrayent.
Malgré le sujet, on ne se perd pas en descriptions sensationnelles ; cela aussi est fort appréciable.
Une bonne découverte en ce qui me concerne. Je regrette de ne pas avoir pris le temps de me pencher plus tôt sur cette œuvre.