Il y a un petit quelque chose de Moby Dick dans cet album qui dès les premières cases vous emporte dans les embruns d’une histoire fantastique et ténébreuse.
Ce type d’histoire racontée de ports en ports par de vieux marins fatigués et un peu saouls les soirs de tempête.
Roodhaven, ancien port baleinier en déshérence, qui a perdu depuis longtemps de son prestige et de sa richesse… Un soir, cap sur la plage où est apparu un crabe géant fait de matières différentes, notamment de tôles de navires perdus. A l’intérieur, une créature étrange.
Quand un jeune scientifique est envoyé étudier le cas, il est fraîchement accueilli par les survivants du Golden Licorn, baleinier porté disparu en mer vingt ans plus tôt avec soixante-dix-huit hommes à son bord.
A bord du crabe justement se trouve une mystérieuse jeune femme venue chercher de l’aide, et dont les vêtements vont délivrer une information étrange qui va enflammer l’imagination et la passion du jeune scientifique.
On est happé par cette histoire, sombre et rude dès les premières lignes, dès les premières images. Les changements d’ambiance, le grisé pour les souvenirs et les couleurs chaudes pour l’origine de la jeune femme donnent le sentiment d’un voyage étonnant et font passer le lecteur d’un univers à l’autre. Parce que le lecteur, de toute façon, est accroché à sa lecture et ne veut qu’une chose, savoir ce qui se passe et comment cela va évoluer. Tout est formidable, le scénario, les dessins, les mises en couleurs, tout vibre bouge et nous emballe. Un premier tome absolument magistral qu’il faut se procurer de toute urgence (histoire prévue en deux tomes).
Illustrations © Rue de Sèvres. Tous droits réservés. Merci