Paris sous la canicule, au mois d’août. Alex, 16 ans, son meilleur pote Sam et sa petite amie Marie-Lou prennent un soir la direction d’une forêt des Hauts-de-Seine où doit se dérouler une free party. Le jeu de piste jusqu’à la fiesta clandestine conduit le trio dans l’antre d’un étrange personnage du nom de Caron, pourvoyeur de fioles contenant de mystérieuses substances…
La chaleur étouffante dans la capitale est annonciatrice de tourments infernaux pour les trois personnages : Le Feu dans le sang n’est pas une chronique de la teuf et de la défonce, mais bien un roman fantastique qui va entraîner ses jeunes héros dans un parcours initiatique, jalonné de rencontres avec des figures bien connues issues de différentes mythologies. Le nom de Caron frappe le lecteur familier des légendes grecques, et l’on devine assez vite qu’Alex, Sam et Marie-Lou, en guise d’after, risquent une excursion forcée dans le monde de l’au-delà.
Le récit de Johan Heliot est un roman court de 200 pages, à destination en priorité d’un lectorat ado. L’auteur brasse des thèmes — les manques affectifs, la tentation des interdits, l’importance du milieu familial et de son équilibre — qui trouveront un écho chez pas mal de lycéens. Il y a un revers à la médaille : sans doute pour ne pas rebuter les lecteurs les moins courageux de son public-cible, Johan Heliot, outre la brièveté du traitement, choisit de dérouler une intrigue très linéaire qui finit par s’avérer ennuyeuse pour un regard et un esprit, sinon plus âgés, en tout cas rompus à l’ « exercice » de la lecture. Et le style ne plaide pas toujours en faveur des bonnes intentions de l’auteur, alourdi par des vocables passe-partout très à la mode (à commencer par l’horrible « gérer ») comme par des choix de comparaisons prosaïques qui s’accordent fort mal avec les origines légendaires de certains personnages (le méchant de l’histoire, dont il est fait mention dans la Bible ou dans La Divine Comédie, exhibe une musculature « digne d’un champion de fitness » !). À porter tout de même au crédit de l’auteur, une vision plutôt novatrice des enfers, dominée par un Lucifer inattendu, et motivée par une relecture inventive de l’imagination poétique de Dante Alighieri.
Le Feu dans le sang est disponible depuis le 19 octobre 2017.