Un groupe d’explorateurs escortés par des militaires tout juste sortis de la guerre du Vietnam s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong…
Film pas spécialement apprécié, ce nouvel opus de Kong, 12 ans après celui de Peter Jackson, est pourtant loin d’être une bouse.
On passera d’ailleurs sur les critiques négatives dont on ne comprend même pas le sens, comme celle du Monde par exemple: « Quand on s’ennuie au cinéma – et rarement primate fut aussi ennuyeux que ce grand Kong –, on tente de discerner un peu d’ordre dans la débâcle. Il m’est ainsi venu l’idée que Kong : Skull Island marquait, avec le récent « A Cure for Life », de Gore Verbinski, l’émergence d’une tendance nouvelle dans le cinéma à gros budget : le collage. » À vos souhaits!
Mais si l’on regarde le film sous la lorgnette du divertissement et bien ça passe bien.
Ça passe bien parce que visuellement c’est assez époustouflant et les scènes d’action sont parfaitement maîtrisées. La réalisation aussi est de qualité avec un vrai travail d’ambiances.
Ça passe juste bien parce que les personnages manquent de complexité avec par exemple un Samuel L. Jackson complètement débile, il faut le dire. Ou un Tom Hiddleston assez insipide.
Que dire de Goodman pourtant si bon acteur qui se laisse ici complètement dépassé par un rôle peu travaillé!
Et pourtant on retiendra John C. Reilly en militaire de la Seconde Guerre Mondiale, échoué sur l’île. Cette vie de Robinson lui a un peu tapé sur le système et il en devient la seule touche d’émotion du film. D’ailleurs, dès qu’il apparaît, les enjeux de l’intrigue remontent soudainement, car il faut bien ramener ce pauvre bougre à la civilisation!
Évidemment, Kong est IMPRESSIONNANT! Il n’y a pas d’autres mots. Si l’on compare sa caractérisation à celle des humains, elle est au final plus poussée, car si Kong défend son territoire, il prend conscience que certaines personnes du groupe souhaitent simplement quitter l’île et le laisser en paix.
On pourrait bien sûr critiquer le message un peu simpliste du film, mais au final la notion d’écologie, mais aussi le point de vue sur la guerre; plutôt la conquête d’ailleurs, fonctionnent bien au final. Même les militaires ont un comportement qui évolue. Ainsi, il semble que les conquistadors aient retenu la leçon SAUF QUE… si l’on reste jusqu’à la fin du générique, on se rend compte que non et c’est sans doute le point le plus dommageable du film qui ne MÉRITE PAS une suite. Car que raconter d’autres avec un autre monstre démesuré si ce n’est aborder les mêmes thèmes? (Il n’y a qu’à voir le dernier Godzilla raté).
Les monstres géants trouvés sont tous réussis (le buffle, l’araignée), mais surtout le Crâne Rampant. L’ensemble du film est plutôt tendu avec des séquences très rythmées où l’on retrouve toute la tension d’un film de guerre réappropriée à des monstres.
CONCLUSION
Alors évidemment, ce n’est pas le film de Peter Jackson, plus intelligent et plus subtil également, mais on ne pourra pas dire qu’on s’ennuie ou qu’on n’a pas passé un bon moment, car Kong Skull Island est un bon divertissement.
Oui c’est sûr, on pourrait demander plus à un blockbuster, mais au final s’il arrive à nous faire rentrer dans son univers, à nous émerveiller; à nous amuser, c’est déjà gagné!
DVD, Blu-ray et VO dispos.
Le bonus sur le développement de Kong (et ses 19 millions de poils!!) vaut le coup d’oeil.