Sans qu’on s’y attende vraiment (et surtout sans que personne le réclame !), voici le retour, 20 ans après, des aliens envahisseurs d’Independence Day, un des films-événements de l’année 1996, largement raillé à l’époque pour son patriotisme pro-américain ronflant. Vingt ans, donc, jour pour jour après s’être pris une dérouillée par les fighter jets de l’US Air Force, les pillards venus du fin fond de l’espace pointent une nouvelle fois le bout de leur vilaine trogne à bord d’un gigantesque vaisseau-mère (5000 km de diamètre, vindiou !) à même de siphonner les ressources naturelles de notre belle planète bleue. Aussi sec, les anciennes gloires du 20ème siècle reprennent du service (Jeff Goldblum, Bill Pullman), tandis que les pilotes de la jeune génération, bien rasés et bien peignés, s’apprêtent eux aussi à en découdre…
Londres en plein blitz ! Les Anglais, invisibles, cannent par paquets de mille tandis que Jeff Goldblum s’émeut, pour sa part, du sort du Tower Bridge… Réplique effarante, audible dans la bande annonce !
Ce second volet reprend exactement le schéma du film initial : passé la phase d’exposition, habitée par des silhouettes caractérisées en deux répliques (parmi les nouveaux venus, Charlotte Gainsbourg tente à peine d’exister, l’air hagard, dans un petit rôle inutile !), survient l’apparition spectaculaire des extraterrestres — l’humanité abasourdie prend une bonne branlée avec les inévitables scènes de destruction à grande échelle où les millions de victimes crèvent pudiquement hors champ —, suivie par un troisième et dernier acte où les envahisseurs vont trouver à qui parler. « Resurgence » ne ménage aucun suspense (dans une production grand public de cette envergure, qui irait imaginer autre chose qu’un happy end ?) et l’assume à 100 %, enquillant même des scènes ahurissantes où les personnages, censément en danger, se lancent des traits d’humour alors que l’enfer se déchaîne autour d’eux. Cette médiocrité d’écriture insultante, qui plus est alourdie par des « emprunts » éhontés à d’autres films (Aliens, le retour et Godzilla, notamment), n’a pas empêché les deux studios associés, Centropolis et TSG Entertainment, de miser 165 millions de dollars dans l’affaire ! On croit rêver ! Mais le pire est peut-être encore à venir puisque le finale démagogique (où les vainqueurs s’entendent gratifier de propos ethnocentriques d’un autre âge) prend le temps de planter les germes d’un possible troisième épisode, qui se déroulerait non plus sur terre mais loin, très loin dans l’espace, où pullulent encore des nuées de vaisseaux malfaisants. Halte à l’invasion des navets !
Film sorti dans les salles françaises le 20 juillet 2016.