Si vous connaissez les jeux Runebound et Descent, l’univers de Runewars vous sera familier puisqu’il s’agit du même. Mais rassurez-vous, il n’est pas nécessaire de connaître les deux premiers pour apprécier ce dernier. Soyez les bienvenus dans un jeu de conquêtes et d’aventures épiques.
Pour résumer la situation, un grand sorcier, Timmorran, a dû détruire sa création, une relique nommée Orbe du Ciel, pour éviter que sa puissance magique ne tombe entre les mains du mal, personnalisé par Waiqar le Traître. Bien que les débris de l’Orbe furent éparpillés dans le monde, les Dragons les retrouvèrent et les marquèrent avec leurs propres runes avant de voir leurs forces décliner. Et voici qu’une nouvelle période de combat s’éveille sur les terres où sont cachées ces Runes de Dragon. Quatre factions s’arment pour la conquête du monde, les Humains et les Elfes du côté bon; les Morts-vivants et les troupes du Chaos du côté maléfique. Tout ce petit monde s’affronte pour recueillir au moins six Runes de Dragon afin de prendre le pouvoir et dominer les terres de Terrinoth.
Vous l’aurez compris, même s’il est possible d’y jouer à deux, Runewars prend toute sa dimension à quatre, car chaque faction a ses forces et ses faiblesses, sources de rebondissements en cours de partie. Prévoyez également une bonne après-midi (ou soirée) de jeu car les parties se jouent sur six années du monde; soit vingt-quatre tours, soit trois heures de jeu au maximum.
Runewars se présente sous la forme d’une énorme boîte qui s’avère être surtout une boîte de rangement. En effet, une fois le jeu préparé, il faut de la place pour ranger plus de deux cents pions, pratiquement autant de figurines et une soixantaine de cartes, sans oublier les éléments du plateau qui arborent de «vraies» montagnes en 3D. Bref, le «matos» est au rendez-vous!
Quarante pages de règles qui peuvent paraître longues, de prime abord, mais qui s’avèrent parfaitement à la mesure des aspects épique, gestion et conquête du jeu. De plus, force est de constater, qu’une fois la partie lancée, les joueurs se retrouvent rapidement pris dans l’ambiance et s’affranchissent des règles en deux ou trois tours au pire. Donc, pas de panique!
Première surprise en commençant à jouer, la constitution du plateau de jeu est réalisée par les joueurs qui positionnent, à tour de rôle, des tuiles hautes en couleur en fonction de leurs cartes, c’est à dire avec déjà une idée de leurs actions à venir. De fait, chaque partie démarre sur un plateau sensiblement différent où les montagnes en 3D forment autant de barrières aux déplacements futurs des troupes. Une réussite!
Les tours de jeu s’articulent sur les saisons de l’année où certaines actions sont liées à la météo dans une parfaite logique. Les joueurs doivent engranger des Ressources, édifier des Bastions, recruter des troupes pour leurs armées et les déplacer pour contrôler des zones de la carte, tout en permettant à leurs héros de réussir des quêtes. Bref, il y a de quoi faire! Tout ceci sans utiliser de dé, mais uniquement des pions et des cartes, dont certaines sont découpées en plusieurs parties pour des résultats différents en fonction des situations où des forces en présence. Etonnant de simplicité et d’originalité! Des combats, certes, mais aussi de la diplomatie et une grande part laissée à la stratégie à plus ou moins long terme. Mieux encore, il y existe plusieurs manières de gagner ce qui allonge d’autant la durée de vie de jeu de par ses variantes.
Difficile de résumer un jeu comme Runewars. Retenez simplement qu’il plaira aux amateurs de conquêtes comme à ceux de stratégie, tout en attirant l’œil des fans de fantasy ainsi qu’à ceux appréciant les «gros jeux». Un univers à découvrir au fil des parties en manipulant une grande quantité de figurines finement sculptées sur un plateau de jeu magnifique. En un mot: incontournable!