Résumé :
Ecrivaine, Alexis Castelle se précipite en Suède dans l’espoir de retrouver Linnéa Blix portée disparue : son amie s’y est retirée avant le lancement de sa collection de bijou pour Cartier à Londres.
Arrivée à Falkenberg, le commissaire Lennart Bergstrom lui apprend que son cadavre vient d’être retrouvé.
Le modus operandi du meurtre de Linnéa Blix alerte Scotland Yard qui envoie Emily Roy, une profileuse avec qui Alexis a déjà travaillé pour la documentation d’un de ces précédents livres.
Roy soupçonne que Linnéa a été la victime « involontaire » d’un tueur en série sur lequel elle enquête déjà celui-ci ne s’en prenant, jusqu’ici, qu’à des enfants ; ou bien, plus inquiétant, l’amie d’Alexis a été victime d’un admirateur qui s’est décidé à le copier !
Débute une enquête dont la solution va surgir du passé, de la seconde guerre mondiale et du camp de Buchenwald !
Notre avis :
Une scène d’exposition marquante fait entrer de plain-pied le lecteur dans l’horreur : il est ici question de tueur d’enfants !
Le sentiment persiste puisque le récit de l’enquête « d’aujourd’hui » alterne avec celui de la déportation d’Erich Ebner, un Allemand opposant au régime nazi qui arrive en juillet 1944 au camp de Buchenwald. Les conditions de détention, on le sait, relèvent de l’inhumanité et peu de détails sont épargnés quant au fonctionnement de cette « usine de mort ».
Du passage dans le block 46, celui des expérimentations médicales va émerger, on s’en doute, « un monstre » dont nous allons continuer à suivre les traces avec un supposé temps d’avance sur les enquêteurs !
Petite fille de déporté et membre de l’association française des déportés de Buchenwald, la Française Johana Gustawson, ex-journaliste, mariée à un Suédois, livre ici un thriller d’excellente facture en rendant par la même occasion un hommage appuyé à son aïeul et ses compagnons résistants !
Extrêmement bien documenté (le block 46 a effectivement existé !), le roman est dans la continuité de ceux d’auteurs suédois comme Camilla Läckberg (La Princesse des glaces) ou feu Henning Mankell (Meurtriers sans visage).
Le rythme est relativement lent et l’accent est mis sur la psychologie des personnages, l’environnement, au détriment de l’action pure. La tension est pourtant bien palpable !
L’intérêt subsiste tout du long de la lecture tant l’ensemble parait crédible.
Johana Gustawson fait preuve d’un réel savoir-faire et a trouvé une façon relativement astucieuse d’exploiter son histoire familiale, l’Histoire et les traumatismes consécutifs à cette sombre période : un pari qui n’était pas gagné d’avance tant cela pourrait sembler tiré par les cheveux au premier abord !
Les éditions Bragelonne ne s’y sont pas trompées en lui proposant de rejoindre leur catalogue en tant que premier auteur francophone de la collection thriller !
Block 46 est également sans doute le premier volet d’une série : sans conteste il y aurait matière pour voir revenir les deux héroïnes principales que sont Alexis Castells et Emily Roy.
Assurément, si vous lisez celui–là, votre curiosité sera suffisamment éveillée pour vous promettre de continuer de lire Johana Gustawson !
A découvrir très vite !