Tire d’Aile est une créature de bois. Pas une marionnette animée par magie, il possède une âme arrachée à l’arbre des morts. Son créateur n’a pas le temps de lui enseigner son destin ou ses pouvoirs. L’attaque subite des hommes de l’Empereur les sépare et Tire d’Aile se retrouve à des lieues d’ici, au cœur d’une forêt mystérieuse. Il va alors devoir parcourir le monde, regroupant autour de lui les compagnons les plus improbables : un loup au service de l’Esprit du Grand Loup, une fée de la rosée, une araignée magique, un esprit, une femme ombre et bien d’autres encore.
Tire d’Aile semble au centre d’une bataille titanesque que se livrent les Seigneurs des Eléments, les anciens Dieux, les hommes et les sorciers.
Le voyage sera long et périlleux, avec en point de mire la connaissance de son passé et de son avenir, et la sauvegarde du Monde.

La première chose qui frappe à la lecture de ce roman c’est l’énorme travail sur la géographie du monde. Loin des caricatures du genre, avec un continent classique, un désert, une forêt et une chaîne de montagnes, l’auteur a créé un véritable univers.
L’histoire ensuite est une quête initiatique. Le héros ne se contente pas de découvrir qui il est, il découvre les horreurs de la guerre, les haines inter-raciales, les dommages de la civilisation sur la nature, mais aussi l’amour, l’amitié, la loyauté, le sens du sacrifice.
La poésie est présente tout au long du titre, avec une écriture simple mais pas simpliste. L’humour n’est pas en reste, les interventions de Nacre le loup sont souvent de grands moments.
Une pincée de Tolkien pour la traversée du continent avec une grande quête reposant sur un petit personnage, un soupçon de Pratchett pour le monde plat, la poésie d’Ursula Le Guin : Philippe Tessier a su regrouper le meilleur.
Le style fluide, et l’absence de scènes trop violentes ouvre le titre aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes.
 

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