Medina est le dernier refuge de l’humanité contre les Drax, créatures-insectes terrifiantes qui ont pris possession de la planète. Mais son bouclier, qui protège les derniers humains, ne tiendra pas longtemps et chaque jour qui passe voit se réduire leurs espoirs. Le salut viendra peut être de Hadron, mystérieuse adolescente arrachée aux mains des Drax. A condition de maitriser son pouvoir et surtout de comprendre ses intentions…

Les premiers instants de l’histoire pose quelques éléments largement mis en avant pour marquer les immédiatement les esprits. Il y a l’action trépidante et violente déjà, et puis surtout le design des Drax, qui profite du trait inhabituel mais d’une fluidité irréprochable de Yacine Elghorri – son passif de storyboarder y est clairement pour quelque chose.

Car dès les premières planches, Medina assume pleinement une double filiation avec Aliens – en particulier le second épisode de la saga signé James Cameron – et Starship Troopers. C’est le combat désespéré d’une poignée de survivant contre une horde, les personnages assiégés par une multitude comme le lecteur l’est pas la production de l’ultra-prolixe Jean Dufaux. C’est un retour aux sources, en un sens, consistant pour Dufaux à montrer son attachement au cinéma de genre – à un autre cinéma de genre du moins, une série comme le Scorpion ayant déjà largement lorgné sur le sujet.

Mais Dufaux est un scénariste plus malin que ça qui ne cède pas à la facilité du regard purement nostalgique que les œuvres de sa jeunesse ; les faux semblants, les histoires en apparence simple mais qui cachent en réalité plusieurs niveaux de lecture, il a déjà prouvé qu’il maitrise. De Starship Troopers, le film – le sujet est moins présent dans le roman dont il est tiré – il reprend ainsi la discussion sur la compréhension et l’ouverture vers l’autre pour donner de la profondeur à son histoire.

Les humains n’auraient-ils rien compris aux motivations des Drax ? Ont-ils seulement essayé de comprendre ? Hadron ne leur laisse de toute façon plus le choix. Il faudra faire un pas vers l’adversaire, vers l’autre. L’autre, soit la traduction littérale du terme anglais « alien » à laquelle Dufaux préfère revenir et faire ainsi référence à ses sources non pas sur la forme, mais bien sur le fond. On ne pouvait espérer meilleur hommage !