CIEL le supercalculateur a pris le pouvoir. Désormais, les humains qui ne résistent pas sont désignés par un numéro de matricule qu’ils portent sur leurs vêtements, bien visibles pour permettre aux caméras de les identifier sans coup férir.
Ce second tome s’ouvre sur le patriarche de la famille Keller : Tomi en veilleur bien conscient que les maigres tentatives de résistance face aux machines durant l’hiver ont été vaines et entrainées l’arrestation plus ou moins brutale par des machines de ces individus.
Et dès les premières lignes on se retrouve happé par l’histoire et de nouveau pris dans ce que le premier tome nous avait apporté. L’auteur a gardé le même rythme de narration en prenant chaque membre de la tribu Keller au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire dans leurs situations différentes, ignorants tout de ce que sont devenus les autres.
Peter d’abord sur le plateau du Vercors, (lieu symbolique s’il en est de la Résistance française) est pris en chasse alors qu’il effectue une mission de ravitaillement de routine. Les miliciens qui arrêtent les hommes de sa patrouille font penser plus que jamais à ces hommes qui avaient choisi le camp de l’ennemi pendant la Seconde Guerre mondiale. Ancien agent secret Peter va devoir faire appel à toutes ses capacités pour trouver une solution, sauver ses hommes et continuer à mener à bien les opérations de Résistance.
Sarah, elle, est toujours prise au piège par l’IA : devenue son visage et sa voix, détestée par le reste de la planète alors que ses proches cachent leurs liens avec elle. Les règles sont strictes : Communication interzone interdite, déplacements très limités, forcer la population à se rendre utile, relancer un minimum de production agricole, interdire la reproduction humaine. Sarah tente de réfléchir, de rendre l’IA plus souple moins dure avec le reste de la population mondiale, d’apprendre le maximum d’informations utiles pour plus tard, qui sait. Elle finit par convaincre CIEL de pouvoir entrer directement en contact avec les humains : une tournée en hélicoptère est organisée pour rassurer les populations est les convaincre de collaborer encore davantage.
Les chapitres s’enchaînent à une vitesse folle, le destin des différents membres de la famille nous offrent un condensé et un aperçu de ce que peut et est en train de devenir celui de la population mondiale. Les dernières pages accélèrent encore le rythme en nous offrant un feu d’artifice final pour nombre des membres de la famille Keller qui laissera hagard le lecteur qui devra désormais attendre le tome 3.
Rythmé, très bien écrit, ce deuxième tome du CIEL de Johan Heliot nous divertit mais nous fait également réfléchir à notre société, à ses évolutions et à ce que nous pourrions être ou devenir en cas de situation semblable, serions nous du côté des héros ou des lâches ?