L’objet livre est superbe : ce jaune éclatant d’où éclate cet orage rose et noir avec des personnages qui éveillent sourire et curiosité donne le ton. Et puis c’est Pierre Delye, alors on se lèche les babines, on tourne autour et on se dit que ça va être bien, enfin… et si … non pas possible. Du coup, presque intimidés on se lance et on ouvre la première page et là dès les premières lignes on ricane de plaisir face à ce roi qui en a ras la couronne. Il faut dire que le malheureux semble souffrir d’une pauvre vie bien misérable, pensez donc, un château, un royaume à gérer et une fille. Oui là il faut bien le reconnaître la Princesse est un bonheur à elle seule, une véritable caricature de peste, arrogante, capricieuses et despote. Et les deux, parce que le père est pareil, de terroriser tout le château avec des domestiques qui en perdent leur latin et ne savent plus où donner de la tête pour garder la leur. Jusqu’au jour où un caprice de trop va enclencher toute une cascade d’évènements : elle va élever un pou puis s’en lasser. Un matin son père presque plus capricieux qu’elle, décide de faire une tournée d’inspection. Tout se passe bien au grand soulagement du grand chambellan, des serruriers, et des domestiques du château, tout va bien donc, sauf qu’une porte refuse de s’ouvrir. Impossible, impensable ! Elle doit céder (non mais) : la bestiole qui était derrière la porte et qui avait tant grossi au point d’occuper toute la pièce finira raccourcie et tannée.
C’est ainsi que commence l’histoire de la Princesse capricieuse d’un royaume merveilleux et mystérieux dont le père un jour eut la brillante idée pour s’en débarrasser de vouloir la marier. Oui mais pas à n’importe quelle condition : passer le test ultime, une Princesse de ce rang, aussi pénible, cela se mérite !
Les évènements qui suivent, inutile de vous les dévoiler, inutile de vous priver de ce petit régal. Pierre Delye sait comme personne vous le savez raconter des histoires, les détourner, les faire rebondir, revenir et s’enrichir les unes des autres avec un écriture vive et très visuelle et c’est à ce petit jeu où il excelle qu’il s’est livré avec ce Caprices ? C’est fini !
Il nous faire sourire, rire aux éclats, nous moquer des personnages, de nous même, mais aussi sait peu à peu amener le jeune lecteur à se poser de vraies questions sur ce qui a de la valeur, ce qui est important. Ce Caprices ? C’est fini ! est en fait un roman à voix multiples et à niveau de lecture variable. On pourra le lire pour passer un excellent moment de rire, de divertissement et de franche rigolade, on pourra aussi s’émouvoir et s’attacher aux personnages principaux, mais aussi à toutes ces petites mains qui s’agitent dans l’ombre ou en second plan (et vous le verrez, pour certains il faut de la constance pour résister à ce royaume). Comment vous dire ? Comment vous convaincre ? Au fil des pages, on savoure, se laisse emporter et on va même jusqu’à ralentir parce qu’on sent que cela va se terminer. La construction du roman qui alterne le récit avec quelques Apartés bienvenus saura vous tenir en haleine et vous donner envie de lire un bon et beau roman dont on aime également il faut le dire les illustrations de couverture, mais réjouissez vous, aussi des pages intérieures par Albertine qui donnent un relief tout particulier à cette Princesse dont vous ne découvrirez le prénom que dans les dernières pages et de son « prince ». Tout est formidable il faut bien le dire dans ce premier roman de Monsieur (Il va râler) Pierre Delye et on aime vraiment à la folie ! Bravo !