Tout commence comme dans une sorte de cauchemar : la peste grise : la mort rôde autour de Mark. Sauvé à temps par un homme étrange le docteur Théophilus, le jeune Mark va devoir réapprendre la vie en compagnie de Lily dans la mystérieuse tour de comte Stelli dans laquelle sa présence est ignorée ou juste tolérée. Vous ferez ensuite au fil des chapitre la connaissance de personnages hauts en couleurs, bien construits, qui ne livrent pas tout leurs secrets d’un seul trait de plume, bien au contraire : Pendergast, Laud, les recouvreurs, Benedicta et Gloria, Miss Devine, Snuthworth… et de loin en loin le mystérieux chancelier d’Agora et sa secrétaire qui donnent l’impression que le roman est un vaste décor, une scène dont ils tirent les ficelles de marionnettes plus ou moins conscientes de leur rôle, de leur destinée.
Car vous venez d’entrer dans Agora, cité orgueilleuse, organisée en quartier correspondant pour chacun d’eux aux cadrans du zodiaque. Ville où tout se vend, tout s’achète, notamment les enfants qui deviennent ainsi esclaves jusqu’à leur douzième anniversaire, date à laquelle ils doivent signer un contrat avec un employeur sous peine de se voir réduits à la misère la plus totale dans un des bas fonds de la ville où les attendent la faim, la pauvreté, le danger et la mort.
Mark, Lily et leurs « amis » vont ainsi nous entrainer dans cette ville étouffante, ville de complots, d’intrigues, de mystère. Pour cette traversée peut-être ressentirez vous le besoin de vous procurer l’une de ces fioles de sentiments, d’émotions qui vous permettront de ralentir ou non les battements de votre cœur. Des destins qui se croisent, s’entremêlent, se brisent pour faire de ce premier tome annoncé d’une trilogie, un roman passionnant, bien écrit et fort bien construit. Commencer le pacte de minuit, c’est prendre le risque de ne plus le lâcher et de se retrouver pris au piège à notre tour dans Agora.

Il y a quelque chose dans la construction de Philippe Pullman, qui impressionne chez David Whitley. Ce beau et bon roman sorti au début de l’été est une excellent surprise qu’il faut découvrir sans tarder, à moins que vous ne soyez patient et que vous ne préfériez ronger votre frein jusqu’en 2011 pour la sortie du tome II car la fin du premier tome vous laissera rêveur et surtout furieux de ne pas pouvoir mettre la main sur la suite : n’attendez pas !