Résumé:

Quelle morne vie que celle de Zack Andersen!
Misérable archiviste dans une entreprise où il a trouvé l’anonymat qu’il cherchait, il bouillonne intérieurement en réalisant ce qu’il est devenu!

Autrefois, un des super criminels les plus redoutés, il est désormais tenu en laisse par son nouvel agent de probation et l’agence SOS qu’il représente.

Drogué, devenu incapable d’utiliser ses pouvoirs, il retrouve le grand frisson un soir de fin d’année en s’envoyant en l’air avec sa collègue Amanda qui l’a pris pour Jimmy un autre employé.
Ce dernier, saoul, n’a rien trouvé à objecter lorsque Zack lui a subtilisé son habit de Père Noël!

Un premier écart qu’il ne tarde pas à renouveler en devenant le nouveau justicier masqué de Springdale.
Préoccupé de ce que les autorités ne découvrent pas ses nouvelles activités, il en oublie que celles ci risquent de griller sa couverture et d’attirer l’attention d’ennemis à qui il a fait du tort en les dénonçant.

Par delà les murs de la prison où il est enfermé Black Death pourrait bien arriver à se venger de Zack, et l’envoyer définitivement dans la tombe en lâchant à ses trousses une meute d’agents tous plus déjantés les uns que les autres!

Le danger pourrait aussi venir de personnes banales et proches de lui.
Si vous vous découvriez un collègue ex -super vilains appartenant à un programme de protection ne seriez-vous pas tenté de le faire chanter? Quid des réactions d’une autre nymphomane et fétichiste?

Notre avis:

Pour notre plus grand plaisir on retrouve le duo éprouvé de Criminal (Eisner Award de la meilleure série en 2007 – également aux éditions Delcourt) aux commandes d’une nouvelle série qui mérite largement le détour!

Ed Brubaker, dont on a pu observer le talent sur des séries, réputées casse-cou, comme Daredevil (épisodes 82 à 119 – Disponible en recueil chez Panini Comics) prouve une fois de plus sa capacité à créer des comics dont les intrigues revêtent une ambiance propre à cet artiste.

Des récits dignes des meilleurs romans policiers (James Ellroy, Denis Lehane) qui s’adaptent à un univers ampli de surhommes qui se disputent "en secret" le pouvoir avec des groupuscules étatiques à la limite de la légalité et n’ayant pas peur de recourir au moyens les plus extrêmes pour s’en sortir!
Le tout saupoudré d’un humour noir corrosif à la Chuck Palahniuk (Fight Club, Peste)

On pourra reprocher à cette série de venir s’ajouter à d’autres "dans l’air du temps" utilisant les mêmes ficelles scénaristiques : Kick-Ass (John Romita Jr) ou bien encore Wanted (Jones), des séries signées Mark Millar qui ont t fait l’objet récemment d’adaptation cinéma.
Mais cela reviendrait à s’engager sur une fausse route dont on pourrait faire remonter les origines à il y a fort longtemps au travers l’œuvre de maîtres tels qu’Alan Moore (Watchmen), et reviendrai à banaliser à outrance une œuvre véritablement remarquable.

Le trait du dessinateur britannique Sean Phillips (Judge Dreed, Marvel Zombies) convient particulièrement à ce genre d’histoires, qui ravira les amateurs de pulps.

Les couleurs de Val Staples (The age of Sentry, Battle Pope) terminent de nous immerger de plein pied dans cet univers sombre et décalé dont le principal intéressé tire plus vers le coté obscur que vers la morale bien pensante, et l’idéalisme du Superman classique.

Profiter de ce début d’été pour découvrir le premier recueil de cette licence dont on attend la suite avec impatience et dont les droits ont déjà été acquis par 20th Century Fox!