Dans la catégorie « Apocalypse zombie vue par le tout petit bout de la lorgnette », voici Stalled, production britannique potache mettant en scène un employé de maintenance venu rafistoler deux, trois trucs dans les toilettes pour dames d’une grande entreprise. Nous sommes la veille de Noël, et le gars vient de se faire lourder par son employeur. Pour sa dernière journée de travail, notre héros va faire des heures sup : une contamination zombie frappe le personnel de la boîte, et « W.C. » (ainsi désigné dans le générique ; ce sont les initiales brodées sur sa veste de travail !) se retrouve coincé dans les gogues occupées par une bonne douzaine de morts-vivants.

La nuit va être longue pour le pauvre type, qui va passer l’heure et demie de métrage à chercher comment se tirer de ce mauvais pas. Pour le spectateur, le temps ne passe pas très vite non plus : en dépit de quelques trouvailles et situations cocasses qui font mouche, Stalled est un parfait exemple de long métrage qui étire sur une heure trente un argument de court. Réduit au tiers, le montage aurait pu donner un film formidable armé pour faire la tournée des festivals de courts métrages du monde entier. Mais au lieu de se concentrer sur l’essentiel de l’intrigue — les différentes tentatives de W.C. pour s’échapper —, le scénario impose des dialogues avec une interlocutrice invisible censés apporter un peu de profondeur au personnage. Des considérations longuettes sur la relation du héros avec sa maman ou sur le dénigrement des obèses dans la société moderne qui ne font que diluer la sauce en nous privant de l’ingrédient principal : les zombies et leurs mâchoires carnassières. Ce parti pris d’allonger l’action porte aussi un coup à la vraisemblance : une fois posée la situation de départ, il devient difficile d’admettre qu’un cortège de non-morts affamés échoue, toute une nuit durant, à franchir une simple de porte de chiottes en aggloméré.

Ci-dessous, la bande annonce, aux allures de best-of. Stalled a été projeté le mois dernier au Razor Reel Fantastic Film Festival de Bruges, ainsi qu’au FILM4 FrightFest de Londres en juillet. Pas de date de diffusion prévue pour le moment en France.