Les zombies anglais reviennent ! Ou plutôt les « contaminés », car c’est d’un virus dont il s’agit : en 2002, Danny Boyle (flanqué de son scénariste attitré, le romancier Alex Garland) filmait ainsi les déboires de la population britannique, ravagée par une variante infernale de la rage. Un petit groupe de rescapés fuyait les hordes de citoyens infectés, avides de chair et de sang… C’était 28 jours plus tard, et voici donc sa suite, tournée par l’Espagnol Juan Carlos Fresnadillo.

Six mois après l’épidémie, Londres est devenue une zone fortifiée où l’armée américaine, déployée sur le sol britannique, parque les survivants. Parmi ceux-ci, un veuf éploré, Donald Harris (Robert Carlyle), et ses deux enfants. Dans ce microcosme sécuritaire, régi par la loi martiale, la vie s’organise et semble reprendre ses droits. Mais le virus rôde encore et ne saurait être tenu à l’écart par des barbelés…

Surprise, surprise ! Au rayon peu achalandé des suites-meilleures-encore-que-l’original, il va falloir ajouter ce 28 semaines plus tard, dont on n’attendait pas tant. Passé une introduction tout en retenue dans un cottage isolé et calfeutré, la violence se déchaîne et le film prend des allures de reportage de guerre, caméra à l’épaule, en plein coeur de Londres. Fresnadillo accompagne une bande de survivants en déroute, fuyant les mâchoires des contaminés sous les balles des M-16. L’action et le suspense vont crescendo, jusqu’à un final proprement dantesque dans une capitale britannique noyée sous des décharges de napalm ! L’aventure est captivante, le spectacle saisissant, d’autant que ce déchaînement visuel et sonore s’inscrit en contrepoint de scènes intimistes franchement réussies — dont la scène du baiser, magnifique idée ! — où domine le talent de Robert Carlyle, impeccable en pater aimant et maladroit, puis en zombie ambigu dont on peine à évaluer le degré d'(in)conscience.

Malgré tout de même un ou deux trous narratifs un peu gênants pour la cohérence du récit, on n’espère qu’une chose : que la fin en pointillés ne soit pas qu’une figure de style, et que les enragés aux yeux injectés reviennent pour un indispensable tour de piste, par exemple « 28 mois plus tard »…