Les jeunes Hansel et Gretel, perdus dans la forêt, tombent sur la cabane tout en sucreries d’une sorcière mangeuse de marmots qui a tôt fait de les mettre aux fers pour les gaver. Rusés, ils précipitent la vilaine dans son propre four… Jusque-là, on reconnaît les péripéties du conte, mais il ne s’agit que de la séquence d’ouverture : après ce coup d’éclat, H. & G. grandissent et deviennent des chasseurs de sorcières réputés… À l’âge adulte, ils ont les traits de Jeremy Renner (Hawkeye dans Avengers) et Gemma Arterton (Prince of Persia), et ils vont en découdre avec une marâtre de choc qui prépare un coup d’envergure pour la prochaine pleine lune…
Le film de Tommy Wirkola (Dead Snow) donne un aperçu de ce que serait le récit des frères Grimm revu par Marvel : comme Nick Fury ou Blade, Hansel et sa frangine sont des héros « badass » portant de chouettes panoplies tout cuir. Face à eux, les sorcières sont des méchantes dotées de superpouvoirs, et on trouve à leur tête une Mater Tenebrarum toute de noir vêtue, Muriel (la flamboyante Famke Janssen, sous-exploitée). Le monde postmédiéval d’Hansel et Gretel ressemble au pays de Candy, il y a des méchants (les sorcières mais aussi le vilain et borné shérif Berringer, joué par Peter Stormare) et des gentils, comme la « sorcière blanche » Mina (la finlandaise Pihla Viitala). On suit les aventures convenues de ces personnages d’un œil un peu distrait et l’oreille tenue en alerte par quelques « punchlines » pas mal trouvées. Et tout cela étant dit, il convient d’avertir les parents qui seraient tentés d’emmener leur descendance au cinéma pendant les vacances : malgré la présence d’un gentil ogre en CGI, Edward, simili-Shrek pataud et costaud, et d’un message pédagogique (trop de sucreries = diabète), ce néo-conte ne s’adresse pas aux enfants ! Des têtes explosent en faisant « sprotch ! », la belle rousse Mina apparaît légèrement toute nue pour faire des trucs humides avec Hansel, les dialogues vachards sont émaillés de « fuck » qu’on ne saurait entendre chez Disney. Des caractéristiques qui font d’Hansel & Gretel, Witch Hunters un spectacle curieusement bâtard, se coupant du public enfantin tout en déroulant une intrigue bien trop simplonne pour satisfaire les adultes.
Dans les salles (en 2D et 3D) le 6 mars 2013.
Ci-dessous, l’entrée en scène des héros à l’âge adulte. Est-ce moi qui rêve, ou la moustache postiche de Peter Stormare est-elle bien de traviole ?
Ici, Hansel et Gretel font la connaissance de leur plus grand fan :