Dès l’instant où Tim, assis sur le toit de l’orphelinat, a vu Adhara, sa minuscule étoile toute fragile, tomber du ciel, il a senti que quelque chose ne tournait pas rond. S’il ne s’était pas penché pour voir où elle était tombée, il n’aurait pas glissé du toit et n’aurait pas été secouru par le Berger et son incroyable horde de chats. Dans le monde de Nocturna, une ribambelle de petites créatures travaillent pour faire de la nuit un endroit magique où tout est possible. L’arrivée inattendue de Tim et les rencontres qu’il fera tout au long de sa quête lui donneront-elles la force et le courage de surmonter sa peur du noir ?

Sorti en 2006, ce très poétique long-métrage d’animation espagnol, vous en mettra plein la vue!

Peur du noir

Si certains raccourcis sont pris au niveau du scénario, notamment dans les motivations animant le « méchant », on ne peut que saluer l’onirisme et la beauté du film. Tim est un petit orphelin touchant, à la fois par son côté très enfantin, mais aussi grâce à son courage et sa persévérance.

On regrettera quelques longueurs dans les passages de courses sur le toit. Il y a trois scènes à peu près identiques qui viennent ralentir le dynamisme de l’intrigue. A la place, des péripéties mettant en avant Tim auraient été plus intéressantes et surtout auraient ajouté un peu de coffre à cet enfant renfermé et angoissé. Cependant, on ne pourra pas nier la poésie et la tendresse qui se dégage du film. Un bon moyen d’évacuer la peur du noir chez les plus petits.

J’ai été agréablement surprise par Jean-Luc Reichmann qui double Chatman: l’animateur est raccord avec le personnage et avec le ton. C’est d’ailleurs l’un des personnages les plus intéressants du film notamment grâce à son design très particulier. Le Lumignons restant pour moi les personnages les plus étranges et drôles du film.

Nocturna est gérée par un personnage froid et assez désagréable, drogué au café. Ses motivations restent floues jusqu’à la fin du film et celui qui devrait être source d’obstacles pour Tim n’en est pas. À trop vouloir parler par énigme et en tentant un suspens mal maîtrisé, cet antagoniste devient ridicule, voire sans intérêt puisque ses interventions viennent couper (souvent aux mauvais moments) les situations où Tim est au centre.

Les nombreuses trouvailles sur les bruits de la nuit générés par des créatures offrent les meilleurs passages du film. Un enchantement visuel et un régal créatif!

La bande-son est tout à fait agréable même si au final les petits bruits de la nuit sont plus intéressants que la musique. Le thème principal (répété lors des courses effrénées de Chatman) est entraînant et lyrique.

Nocturna ou la magie des couleurs

Visuellement, ce film d’animation est remarquable avec un superbe travail sur les décors, mais également les couleurs et la lumière. Étant donné que le film met en opposition lumière et noirceur, il aurait été dommage de voir une réalisation ne pas la prendre en compte! Ainsi, si la vie à Nocturna est réglée par la nuit, petites créatures, objets et lieux insolites sont tous colorés.

On notera un travail conséquent sur les formes. Travail sur les arabesques, les ronds, les lignes droites opposées aux courbes, les pics… Une véritable esthétique de l’image liée à ce monde merveilleux et fantasmé qu’est Nocturna. Le travail principal du film étant concentré sur l’architecture et le bruit.

CONCLUSION

Nocturna, la nuit magique est un film d’animation tout à fait honnête présentant de nombreuses qualités, dont une esthétique remarquable. Avec un scénario moins linéaire et des enjeux plus forts, le film aurait été un franc succès. Cependant, n’hésitez pas à visionner ce charmant film.

Caractéristiques DVD

Éditeur : France Televisions Editions
Édition : Digipack, PAL, Tous publics
Région : Région 2
Audio : français
Vidéo : Format 4/3, Format DVD-9, Film en Couleurs
Sous-titre : français pour malentendants

Contenu :

Contient des étoiles phosphorécentes à coller
Coulisses de l’animation
Reportage sur la musique
Bande-annonce
Contenu DVD-Rom
Lien Internet

Suppléments vraiment peu intéressants ciblés uniquement enfant. Dommage: des adultes aussi regardent…