Djibril Knight, l’homme sable, a lancé une opération pour libérer son frère Lewis Markham. A eux deux, il forme un duo parfaitement complémentaire. L’un, face claire, maitrise les rêves. L’autre, face sombre, est le maitre des cauchemars. Ensemble, ils pourraient remodeler le visage de New York et au delà. Le groupe Ellis va devoir empêcher cette libération coute que coute. Deep O’Neil, qui s’est révélé n’être que le rêve de son père, pourra peut être les arrêter. Mais son pouvoir, aussi immense soit-il, met en danger son père à chaque utilisation…
La critique n’est pas aussi aisée que le dicton voudrait nous le faire croire. Elle est surtout temporelle, formalisant diverses impressions dont la persistance n’est pas acquise et qui peuvent évoluer dans le temps, des jours, des semaines même après une première lecture. C’est qu’une œuvre d’art n’apprécie pas comme un produit de consommation… Parlerions-nous toujours de problème de rythme à propos de la série Ellis Group si nous devions critiquer aujourd’hui le tome 2 (1) ?
Bonne nouvelle : ce troisième tome tombe justement à pic pour nous permettre de reparler de rythme. Et quel rythme ! A la fin du tome 2, nous avions laissé le groupe Ellis en pleine action. Celle ci se prolonge tout au long de ce nouvel épisode particulièrement haletant. Ajouté au lieu de l’action (New-York), cela donne une ambiance digne d’un film hollywoodien.
Pour autant, Latour arrive à prendre le temps de développer son univers fantastique et ses concepts relativement complexes de rêves et de cauchemars prenant vie. Empêtrées entre deux scènes d’action, ces explications sont parfois un peu trop rapides et confuses, mais c’est bien le seul défaut de ce volume – avec un graphisme peut être légèrement en deçà des précédents tomes, mais il faut dire qu’avec ses couleurs et sa gestion de la lumière, Griffo nous avait habitué à un travail de haute volée.
Ellis Group est une série inhabituelle, plus complexe qu’il n’y parait au premier abord, et qui s’apprécie clairement sur le long terme. Tout le contraire, donc, d’un produit de consommation. Quelqu’un a dit art ?
(1) Voir la critique du tome 2, rédigée au moment de sa sortie, dans Khimaira #15