« Nous sommes le 1er novembre. Quelqu’un va donc mourir aujourd’hui. » Chaque année sur l’île sont organisées des courses de chevaux de mers, entre l’eau noir et les falaises. Les participants qui s’affrontent doivent rester le plus longtemps possible sur leurs étalons. L’enjeu ? La vie. Sean a déjà gagné la course du Scorpion quatre fois de suite. Mais cette année, il a un concurrent de taille. Une concurrente. C’est la première fois qu’une fille y participe. Les parents de Puck sont morts et depuis, elle tente de survivre auprès de ses deux frères. Ils sont menacés d’explusion par le propriétaire de leur logement. Elle n’a donc pas le choix. Le destin a décidé pour elle. »
La course du Scorpion se situe à mille lieues de la série Frisson. Maggie Stiefvater a abandonné pour un temps la bit-lit pour nous proposer un texte fort, sombre et de toute beauté. Elle a choisi de mettre en scène deux personnages opposés et pourtant semblables. Parce que tous deux sont orphelins. Parce que tous deux combattent la vie, pour la vie. Parce que tous deux ont un rêve. Alors qu’ils ne se rencontrent que peu de temps, un lien presque imperceptible se tisse entre eux. La romance est donc bien présente mais elle est si discrète, presque murmurée, que cela en est bouleversant. Maggie Sitefvater a un don évident pour décrire les sentiments, que ce soit entre les hommes mais aussi d’hommes à chevaux. Il est question d’amour dans ce roman qui est pourtant d’une noirceur sans nom. La couverture du roman, très réussie, exprime d’ailleurs bien cette idée. L’ambiance est celle des contes et légendes écossaises et irlandaises dont l’auteur s’est inspiré. Et si le début est lent, se met en place, le récit va crescendo et on obtient une fin puissante dont on ne peut rester insensible.
Le mot beauté prend tout son sens à la lecture de La course du Scorpion. C’est fort, c’est sombre, c’est bouleversant. C’est beau.