Kendrick Lim était invité par Le Grimoire au récent salon Japan Expo / Comic Con qui s’est déroulé à Paris du 05 au 08 juillet 2012. L’occasion pour Khimaira d’échanger quelques mots avec cet excellent dessinateur Singapourien.
Khimaira: Pouvez-vous nous parler un peu de vous?
Kendrick Lim: Je suis un artiste numérique de Singapour, et également co-créateur d’un studio d’illustration et de concept artistique à Singapour, nommé Imaginary Friends Studios.
Nous sommes spécialisés dans le contenu créatif pour les films, les films d’animation, les comics, les jeux vidéo et les jeux traditionnels. Nous avons fait beaucoup de travaux artistiques pour des sociétés comme Marvel, DC, Square Enix, Ubisoft et Capcom.
Chez IFS notre leitmotiv est « Pour les artistes, par les artistes ». Nous créons un environnement où les artistes peuvent apprendre et progresser ensemble dans un environnement créatif et loin de l’entreprise traditionnelle, et je pense que notre travail parle pour nous.
Personnellement, j’adore faire des illustrations de monstres et de femmes sexy, et je continue de faire des graphismes tout en gérant le studio.
K.: D’où vient votre passion pour le dessin, comment avez-vous commencé?
K.L.: J’ai toujours aimé dessiner, depuis que je suis enfant.
Comme la génération des années 80, j’ai grandi avec des dessins animés comme Les Maîtres de l’Univers, Mask, Les Transformers, CosmoCats. J’aimais tellement les dessins animés que ma mère avait l’habitude de me dessiner certains des personnages. Je me souviens d’un Musclor qu’elle avait dessiné, il était moche. Il ressemblait à tout sauf à Musclor. Et depuis j’ai essayé de dessiner les personnages moi-même.
Mais je remercie ma mère et ses dessins, c’est ce qui m’a donné l’idée d’en faire une passion. C’est comme cela que tout a commencé.
K.: Où puisez-vous votre inspiration?
K.L.: Mon inspiration vient des artistes que j’admire, comme Katsuya terada, Moebius, Milo Manara, et Justin sweet pour en citer quelques-uns.
K.: Avec quels «outils» travaillez-vous?
K.L.: Je travaille principalement avec Photoshop et une tablette Wacom. Tout en numérique.
K.: Vous avez illustré plusieurs jeux (Manga BoyZ, par exemple). Qu’est-ce qui vous a conduit à suivre cette voie? Avez-vous eu l’occasion d’illustrer d’autres produits?
K.L.: Je pense que mon intérêt pour les dessins de jolies femmes avec des armes m’a conduit à Manga Boyz. C’était vraiment un projet marrant pour moi.
Dans le même genre de projet il y a eu quelques personnages de fantasy pour Square-Enix et des illustrations pour le magazine Heavy Metal.
Cependant, Manga Boyz est mon premier projet commercial qui visait un résultat plus sexy et adulte.
K.: Quels est votre type de dessin favori et pourquoi?
K.L.: Personnellement je préfère les portraits de personnages aux décors ou aux scènes complètes. Mon plaisir c’est de créer des personnages et leurs costumes.
K.: Venez-vous souvent en France?
K.L.: C’est mon deuxième passage en France. La première fois j’avais 15 ans, dans le cadre d’un voyage pour une école d’art, où j’ai visité les musées d’art.
K.: Que pensez-vous des joueurs d’ici par rapport à ceux de votre pays natal?
K.L.: À Singapour le Jeu de rôle n’est pas très répandu, donc je ne peux pas comparer les joueurs.
K.: Quels sont vos projets à plus ou moins long terme?
K.L.: Je suis pris à plein temps avec ma société IFS, et je pense démarrer la création de notre propre IP bientôt si possible.
Nous avons déjà commencé à travailler avec des partenaires sur un jeu sur iPad.
Et également profiter de toutes les opportunités qui se présenteront, en espérant ouvrir des portes après les visites de la conférence à Paris.
K.: Le mot de la fin?
K.L.: Je veux remercier Le Grimoire Publishing, et tout particulièrement Sébastien pour m’avoir invité à Paris cette année.
Cela a toujours été un grand client depuis des années, et j’espère aussi que IFS et moi-même pourront nous faire un nom en Europe.
Propos recueillis par Sebastien Boudaud (Le Grimoire) et traduis par Fabien Martinet (Khimaira)