Rand, Mat et Perrin sont trois amis préoccupés, comme tous les jeunes de leur petit village, par des sujets aussi importants que la prochaine fête du printemps, la récolte retardée à cause de l’hiver qui n’en finit pas, et surtout la prochaine facétie qu’ils vont pouvoir faire.
Cette année la fête s’annonce particulièrement réussie. Le conseil a prévu un feu d’artifice, et un trouvère pour conter les plus belles épopées. La chance semble inépuisable quand arrive au village une noble dame et son fier guerrier.
Pourtant au milieu de la nuit, l’univers des trois garçons bascule. Une armée de Trollocs, les soldats du Seigneur des Ténèbres, met la région à feu et à sang. La belle inconnue se révèle être une Aes Sedai, les sorcières sans doute responsables de la Dislocation du Monde il y a trois milles ans. Elle révèle aux jeunes gens qu’ils sont pourchassés par le Ténébreux et que leur seul salut est dans la fuite.
Commence alors un voyage semé d’embûches et de rencontres rappelant que les légendes les plus folles sont toutes basées sur une vieille réalité.
Au bout du chemin la mort n’est pas le pire destin possible.
Bragelonne, cela devient une habitude, reprend un indispensable de la fantasy, avec une nouvelle traduction et un découpage fidèle à la version originale. Premier volume d’une longue saga, quatorze volumes plus une pré-quelle, L’Oeil du Monde ne peut que rappeler Le Seigneur des Anneaux. Tout débute dans un paisible village perdu au milieu de nul part, les habitants ne connaissant l’extérieur que par des marchands itinérants, un enfant avec un grand voyageur dans sa famille. Moiraine, la magicienne, mélange la tendresse et la dureté comme Gandalf ; Lan, son Champion, a des allures d’Aragorn.
Pourtant Robert Jordan ne franchit jamais la ligne jaune et le roman n’a rien d’une pâle copie. L’univers est original, foisonnant de détails sur l’Histoire, les peuples, les royaumes passés, les légendes. Le sujet même, La Roue du Temps tourne et tisse la Trame, est propre à ce monde.
Les personnages, surtout du côté du bien, sont complexes, et leurs relations encore plus. Les factions, les guerres internes, les jalousies, rappellent en permanence qu’être du côté de la Lumière ne signifie pas être juste en toute occasion.
Le style n’est jamais simpliste, mais jamais lourd non plus, et les 850 pages de ce premier tome se dévorent sans hésitation. Que cela soient les scènes d’action, les dialogues ou bien les descriptions, rien ne vient entraver le plaisir de la lecture.
Un excellent roman de fantasy, à lire à tout âge.