Les parents de Scrubby ont du quitter leur campagne pour la ville, seul espoir de trouver un travail et des ressources pour survivre. Dans le bois et la pierre de chaque bâtiment, Scrubby retrouve l’esprit qui anime les bois et la nature d’où il vient. Après la ville, notre petit héro va maintenant faire la connaissance des mines. Elle aussi est peuplée d’esprits qui n’ont pas attendus l’homme pour créer leurs propres souterrains ! Scrubby se fait un devoir de les honorer, tandis que la révolte des ouvriers gronde face à des conditions de travail de plus en plus exécrables.
Le premier tome établissait avec intelligence un univers référentiel dans lequel la ville, symbole de la civilisation humaine, ne vivait pas indépendamment, ni au dépend des esprits, symbole de la nature. Ce second tome pousse encore plus loin les ponts entre réalité de l’époque et mythes. Ceux-ci donnent un relief particulier à la difficile situation sociale décrite (celle de Germinal, pour vous faire une idée), la rendant à la fois très émouvante mais aussi pleine d’humanité, et ce malgré les conditions de chien dans lesquels les miniers travaillent.
« Plein d’humanité » est bien le terme qui décrit le mieux la démarche dans laquelle s’inscrit ici Pierre Dubois, bon vivant indéniable et fabuleux raconteur d’histoires. Talent qui ne serait rien sans le travail de Xavier Fourquemin. Son trait, particulièrement expressif, est en parfait adéquation avec le scénario, et confirme, comme nous le disions à propos du premier tome, que rarement un duo n’aura aussi bien fonctionné dans le monde de la BD.
La Légende du Changeling continue donc sur cette même lancé, celle d’une très grande réussite, non seulement maintenant, mais aussi, de part le caractère universel du propos, à jamais !