Comme tous les ans, la ville de Kaysersberg en Alsace (Haut-Rhin) fêtera les jeux de rôles pour la grande joie des fans comme des curieux de tout âge. Khimaira s’est entretenu avec Monsieur Gérôme Gaudel de l’Association Nickel
Khimaira: Bonjour, Gérôme, pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs?
Gérôme Gaudel: Bonjour Khimaira, pour faire court je suis en dernière année de formation d’éducateur spécialisée et j’ai 24 ans. Ce qui fait que j’ai passé la moitié de ma vie dans le jeu de rôle. Pour le reste, je fais certainement partie du cliché du rôliste, j’adore la littérature fantastique, les jeux de société et je pratique à mes heures perdues l’équitation et l’escrime.
K: Vous êtes le président de l’Association Nickel, comment est-elle née?
G.G.: L’Association Nickel est née en 2009 suite à la réussite du festival du jeu de rôle. Au départ l’idée est née en 2005 lorsque l’Office du Tourisme a contacté une petite association de la vallée dont j’étais président à l’époque. Les trois premières éditions du festival ont été réalisées par le biais de l’Office de Tourisme et avec le concours d’une coalition d’associations alsaciennes. L’événement prenant de l’ampleur, les organisateurs ont décidé de créer l’Association Nickel.
K: Quelle est sa vocation première?
G.G.: Elle est d’organiser le festival du jeu de rôle et la seconde c’est de faire découvrir le jeu de rôle sous toutes ses formes afin de démystifier son image. Depuis sa création Nickel est épaulé par l’Office de Tourisme de la vallée de Kaysersberg, et cette année nous apprenons à voler de nos propres ailes.
K: L’année 2012 sera donc la septième année du festival, preuve que le jeu de rôle s’affiche enfin comme un loisir ludique. Quels ont été les retours des festivals précédents? Comment le «grand» public le perçoit-il?
G.G.: Nous n’arrêtons pas d’évoluer, de transformer la formule du festival. Nous prenons en compte les remarques et les idées d’améliorations qui nous sont soumises. Nous avons beaucoup de projets en attente, certains très gros, qui demanderaient beaucoup plus de bras que ce que nous possédons actuellement.
Tout cela nous permet d’adapter et de proposer un événement de plus en plus complet.
Au début ça n’a pas été facile, notamment avec les habitants de la vallée. Il faut les comprendre car voir des hordes d’orcs, de barbares et autres chevaliers investir une ville, ce n’est pas évident. Désormais nous faisons partie intégrante du décor de Kaysersberg. Nous avons des partenariats avec des commerçants de la vallée et les gens attendent le festival! Le grand public a su changer son regard sur nos pratiques ludiques.
K: Le maître mot du festival est «découverte» puisqu’il cherche surtout à permettre au plus grand nombre de mieux appréhender le jeu de rôle sous toutes ses formes (sur table, en grandeur nature, etc.). Ce loisir est-il donc tant méconnu du public?
G.G.: À mon sens le jeu de rôle était méconnu. Les premières années du festival les gens ont découvert le jeu de rôle par hasard dans les rues de Kaysersberg. Depuis un ou deux ans les gens viennent en famille sur le festival pour découvrir cet univers. Pour moi, il s’agit d’une grande évolution.
K: Voyez-vous une évolution au fil du temps? Les curieux des années précédentes reviennent-ils en tant que joueurs?
G.G.: Évidemment chaque année des curieux reviennent, et nous montrent les costumes ou les armes qu’ils ont fabriqué en vue du festival. Nous avons initié des personnes, tissé des liens d’amitiés et le festival c’est aussi ça, permettre aux gens de se rencontrer, d’échanger et de partager.
Après le contexte culturel actuel nous aide beaucoup aussi. Je parle là des films comme Le seigneur des anneaux, de la montée des jeux vidéo en ligne notamment les RPG (Rôle Playing Game) comme World of Warcraft ou encore Skyrim et la volonté des maisons d’édition de jeu de rôle de vouloir toucher un nouveau public en publiant des jeux comme Dungeon & Dragon v.4 ou Les Chroniques oubliées. Tous ces supports familiarisent le grand public avec nos univers fantastiques et le jeu de rôle fait moins peur et devient plus accessible.
K: À quoi peuvent s’attendre les visiteurs de ce septième festival? Des nouveautés? Pouvez-vous dévoiler un coin du voile? Quelles sont les dates et les horaires?
G.G.: La septième édition du festival se tiendra à partir du samedi 14 avril à 13h jusqu’au dimanche 15 avril 18h à Kaysersberg. Cette année, les visiteurs vont avoir affaire à des conflits politiques entre deux mages qui se disputent notamment sur le jour le plus propice pour manger de la saucisse. Nous allons également accueillir des grands noms du jeu de rôle tel que le Jeu de Rôle Magazine ou les créateurs des Ombres d’Esteren, des nouveaux marchands comme l’Atelier d’Akinra spécialiste du cuir, ainsi que l’association Les dés and Gentleman qui nous concocte une animation Trollball. Mais je vais tout de même garder quelques secrets… En revanche, d’autres informations sont disponibles sur notre site internet et notamment les horaires spécifiques aux différentes animations.
K: Celles et ceux qui désirent participer au festival doivent-ils suivre une démarche particulière?
G.G.: Celles et ceux qui souhaitent participer on juste besoin de venir à Kaysersberg. Toutes nos animations sont gratuites et s’adressent aux petits comme aux grands.
K: Recherchez-vous des Meneurs de Jeux ou d’autres partenaires?
G.G.: Bien sûr nous sommes toujours à la recherche de nouveaux partenaires, particuliers comme associatifs. Plus on est de fou plus on rit! Cela nous permettrait d’agrandir le festival et de proposer de plus en plus d’activités. Pour nous rejoindre dans l’aventure du festival du jeu de rôle il suffit de nous contacter via le site web ou directement lors de la manifestation.
L’événement vit grâce à 80 bénévoles qui travaillent durant toute l’année pour que le festival puisse exister, mais il ne serait rien sans les visiteurs de plus en plus nombreux que nous accueillons chaque année.
K: Avez-vous une réponse à donner à une question que l’on ne vous a jamais posée?
G.G.: Peut-être que j’en aurais une quand on me posera la question… Mais sinon je dirais: Chaussette!
K: Merci de vous être prêté à ce petit «jeu» de l’interview.
G.G.: Merci à vous de m’avoir proposé de «jouer» avec vous.