Suite de la suite de la suite des aventures d’Alice (Milla Jovovich) dans le monde des zombies et autres créatures engendrées par le virus T. Après 1h30 d’un ennui incommensurable (pour les spectateurs), l’opus 3 avait laissé l’héroïne seule au milieu du désert du Nevada, du côté des ruines de Las Vegas. On la retrouve cette fois à la recherche d’Arcadia, où se sont regroupés, semble-t-il, tous les survivants de l’épidémie causée par Umbrella Corporation. Mais Arcadia est-elle bien la nouvelle Terre Promise ?
Les producteurs teutons de Constantin Films (les Resident Evil sont des coproductions majoritairement allemandes) remettent donc la main à la poche pour financer ce quatrième volet qui, malheureusement, ne relève pas le niveau de la série. Dommage, car Resident Evil, premier chapitre (2002), était un horror flick tout ce qu’il y a de plus fréquentable qui a marqué les esprits, aussi bien par son côté « gore propre » (souvenez-vous des découpages en rondelles sans une goutte de sang !) que par la robe rouge et les bottes de Milla. Pas innovant pour deux sous, Afterlife démarre très, très mal en copiant sans vergogne la mise en scène de Matrix, qui remonte quand même à 1997 ! Alice se démultiplie (comme l’agent Smith dans le film des frères Wachovski) pour tirer des rafales de pistolet mitrailleur sur des piliers en béton. En point de mire, un boss d’Umbrella Corporation, qui aime beaucoup porter des lunettes noires (comme l’agent Smith, oui), même dans les intérieurs les plus sombres. Le montage est truffé de ralentis exaspérants (le fameux « bullet time », utilisé ici à tort et à travers) qui figent l’action au lieu de la dynamiser.
Passé cette séquence introductive, et après un petit tour en avion qui permet à Alice de retrouver une bonne copine, le récit va s’enterrer dans une prison désaffectée investie par un petit groupe de rescapés. Et le film de Paul W.S. Anderson remporte alors l’Oscar de l’humour tongue-in-cheek le plus patapouf de l’année en dévoilant la présence d’un prisonnier campé par Wentworth Miller, alias Michael Scoffield dans la série Prison Break ! Rebaptisé Redfield (ha ha !), il explique n’être qu’un innocent qui n’aurait pas dû être enfermé là (hi hi hi !). On se dit qu’il doit avoir un frangin traînant dans les environs, et ce sera finalement une frangine qu’il va se découvrir en la personne de Claire (Ali Larter) ! N’en jetez plus, la coupe est pleine… Reste encore à supporter trois quarts d’heure dénués de toute tension dramatique, où il ne se passe rien. La conclusion nous promet — je cite le dialogue — « une calamité », soit un cinquième épisode sûrement tout aussi barbant où Alice tentera vainement de nous captiver en serrant une nouvelle fois les mâchoires alors qu’elle titille la gâchette de ses guns. J’aime bien Milla Jovovich, et c’est avec la plus grande consternation que je la vois se débattre dans ce néant cinématographique.
Ah oui, j’oubliais : le film, comme bien d’autres maintenant, est proposé dans certaines salles en 3D. Un cache-misère sans aucun intérêt qui n’a pour utilité que de nous balancer à la tronche armes blanches et projectiles divers (et même une paire de lunettes !).
Sortie française aujourd’hui, 22 septembre.