Un premier chapitre sous forme de rencontre au pied de la Tour Eiffel et puis le retour vers le début de l’histoire. Un cabinet médical, celui du docteur Fournier, une adolescente de 17 ans et la nouvelle qui tombe comme un couperet, une condamnation : l’IRM de Manon a permis de desceller un anévrisme. Les explications du médecins sont franches, précises, les questions de Manon trouvent des réponses aux limites de ce que peut dire le médecin. Elle sait désormais qu’elle peut mourir en rentrant chez elle ou vivre encore de longues années, mais qu’il serait mieux de l’opérer (avec tous les risques que cela comporte) pour tenter de réduire le danger et de stopper son évolution.
Fabrice Colin nous offre ici un beau portrait d’adolescente, torturée, prise au piège par cette révélation au moment où lycéenne brillante elle s’apprêtait à avoir son bac et à s’envoler. Manon a ce pendant plus de caractère qu’une autre et au lieu de s’effondre totalement et définitivement, elle prend des décisions brutales et folles pour s’envoler vers Las Vegas (une vieille histoire de famille). Là-bas elle rencontrera Dorian dont le spectacle consiste à raconter face à des spectateurs, amusés, désabusés, incrédules, c’est selon sa vie de vampire.
Dans une ville où tout est spectacle, décor et illusion, la question se pose longtemps de savoir si Dorian joue un rôle ou s’il est celui qui pourrait être une solution pour Manon : elle qui ne veut pas mourir et qui est en sursis pourrait y trouver la vie éternelle.
La suite, je ne vous la raconterai pas. Juste vous dire que ce court roman de 153 pages en vaut la chandelle et qu’il vous emportera au fil des pages de découvertes en découvertes vers le destin de Manon.
Un bon roman de lecture facile, qui oscille entre réalité (et choix d’une vie ou d’une survie à l’annonce d’une catastrophe dans la vie de cette jeune femme et de son entourage) et fantastique fort bien mené (mais c’est Fabrice Colin qui est aux manettes, alors est-ce si étonnant ? ).