Paru en 1996, il a fallu attendre 2005 pour avoir la suite et novembre 2012 pour l’ultime tome. Comme vous peut-être j’en avais entendu parler, le livre me narguait dans un coin de la bibliothèque et puis l’annonce de l’arrivée d’une version revue par l’auteur de la première partie et de la dernière partie de la trilogie a précipité les choses. Et là c’est la claque : comment peut-on passer à côté de ces livres ? Thierry, Eric, Andreas, trois potes pas forcément tous fréquentables, des accros aux jeux vidéos. Le roman commence par une virée de potaches, de lycéens en voyage scolaire à Londres. Les trois amis, s’échappent de leurs groupes respectifs pour se rendre dans une boutique de jeux vidéos, le must !
Quand ils le trouvent, c’est la surprise, ils s’attendait à de vieux jeux, des secondes mains, mais ici tout semble neuf et il y a même des titres qu’ils ne pensaient pas sortis : le bonheur. L’autre surprise c’est le vieil homme qui tient la boutique et sa réaction face à une des insignes du blouson d’Andreas. Et là tout va basculer, bouleversé le vieil homme va donner une disquette aux garçons en leur ordonnant d’y jouer.
Rentrés en France, les trois garçons vont découvrir un jeu tout sauf ordinaire, un jeu qui happe ses joueurs, qui semble animé d’une vie propre, qui vous embarque dans la période historique dans laquelle vous avez choisi de jouer. Mais attention, ce n’est visiblement pas simplement un jeu, et les trois amis vont l’apprendre à leurs dépens : leur vie peut être menacée et va en tout état de cause en être bouleversée.
No Pasaran c’est un jeu mais pas uniquement. Dans ces deux premiers tomes, Christian Lehmann nous emmène à réfléchir, penser et nous confronter à nos peurs, nos réactions face aux dangers, face au racisme, au fascisme. Du chemin des Dames, en passant par Guernica et le Paris de l’occupation dans le premier tome, il nous entraine aussi dans la Guerre du Golfe dans le réel avec l’histoire des familles des amis proches, de Gilles notamment le frère d’Eric. Deux tomes à lire d’une traite le souffle court, la boule au ventre. Entre fantastique et réalité assumée une histoire pour grandir, réfléchir dont on sort sonné dans le bon sens du terme, certain qu’il reste des batailles à mener et que la démocratie, la connaissance et la culture sont les seuls chemins de l’humanité vers la paix. Excellent dans tous les domaines