Mamá fait partie des nombreux projets de Guillermo Del Toro, qui ne prend pas beaucoup de repos depuis quelques années. Après avoir repéré Andrés Muschietti grâce à son court métrage, le réalisateur mexicain décide de transformer cet essai en long métrage avec le même réalisateur derrière la caméra. Ainsi naquit Mamá, histoire centrée sur Victoria (Megan Charpentier) et Lily (Isabelle Nélisse), fillettes de 1 et 3 ans. Elles viennent d’avoir un accident de voiture avec leur père, qui a fui la maison après avoir tué sa compagne et mère des petites. Après s’être perdue dans les bois, la famille va s’établir dans une cabane délabrée. Au moment où le père va vouloir mettre fin à ses jours, un esprit l’en empêche et le fait disparaître. Cinq ans plus tard, les fillettes sont retrouvées et vont vivre chez leur oncle Lukas (Nikolaj Coster-Waldau) et de sa compagne Annabel (Jessica Chainstain). Mais elles ne sont pas revenues seules.
Ainsi commence Mamá. Pas mal d’images et de techniques vues et revues sont présentes dans cette réalisation. Le fantôme est l’esprit d’une mère dépossédée de ses enfants qui revient hanter les vivants. De ce côté rien de neuf, mais le producteur exécutif Guillermo Del Toro a su créer, comme à son habitude, une créature nouvelle. Mamá est certes effrayante, mais plus le film avance, plus nous découvrons des bribes de son histoire, en faisant un personnage à part entière, touchant, et non un simple esprit vengeur mangeur d’enfant à l’occasion. Le cinéaste mexicain a su insuffler à la créature de Muschietti un lyrisme très bien venu, proche des créatures rencontrées par exemple dans Le Labyrinthe de Pan ou même dans Hellboy. C’est ainsi que, même si l’on voit assez vite à quoi ressemble la créature du film, cela ne dérange pas. Nous ne sommes pas face à un film qui tente de nous montrer l’invisible. Nous sommes dans une fable horrifique et poétique en même temps. Le but ici n’est pas seulement de faire peur au spectateur, mais de lui présenter cette étrange créature qu’est Mamá et pourquoi elle agit comme elle le fait.
Ce lyrisme ambiant est parfaitement mis en œuvre grâce à Jessica Chainstain, mère malgré elle. Le film va être une initiation à la compréhension des enfants pour sa part. Elle va apprendre à aimer ces deux filles et dans ce rôle, l’actrice est réellement bonne.
Si une partie de l’horreur reste souvent hors cadre, le reste est fait de sursaut déjà vus mille fois, mais toujours diablement efficace. L’ambiance est lourde, les tons sombres, tout est fait pour que le film conserve une ambiance macabre mais où l’émotion reste présente, plus que tout. Si la première partie du film reste orientée épouvante, la deuxième est plus profonde au niveau sentimental. On découvre Mamá et on tente de la comprendre. En somme, ce film d’Andres Muschietti est empreint de la marque Del Toro et reste une bonne réalisation sans pour autant apporter de nouveauté au genre.
Sorti en salle le 15 mai 2013. A lire également notre interview d’Andres Muschietti.