Théodore est un écureuil, un petit être curieux qui comme beaucoup d’animaux de son monde, parle ! Et oui, il parle, et les humains n’existent pas, ou plus exactement ils n’existent plus que dans les légendes que se racontent les animaux des bois sauvages. Et d’ailleurs tout commence par une dispute entre Théodore et sa sœur Dolorès au sujet de ces humains : le premier soutient qu’ils ont existé et la seconde, elle, affirme qu’il ne s’agit que de bêtises.
Mais notre ami est tétu et s’obstine à croire et vivre différemment des siens. Il va en faire les frais en étant entrainé par une tempête dans la Cité des Ruines des légendes. Et là : stupeur ! Théodore découvre que les légendes sont vraies que les humains ont vécu ici, qu’ils ont inventé plein de choses comme le moyen de conserver la nourriture dans des boîtes de conserve, des vêtements : voir le passage où il va vouloir s’habiller et trouver son bonheur dans un magasin de jouet au rayon Barbie !
Les voyages de Théodore, Editions Bayard, octobre 2009, p. 77.
Son arrivée accidentelle dans la ville en ruine, va donc lui permettre de multiples découvertes, mais également des rencontres avec de nouveaux amis : Ferdinand le Hérisson ou Olive l’Ourse du Mont des Brumes…
Ce roman aux allures de bande dessinée est un roman graphique. Il mêle en effet les pages de récits à celles sous forme de planches de dessins, sans que le lecteur ne s’y perde ou qu’il se sente gêné en aucune manière. Les illustrations prennent de loin en loin le relais du récit, renforçant l’aspect parfois nostalgique du roman. En effet, cette fable écologique, tient parfois du roman d’anticipation en laissant à réfléchir sur un monde dont les humains ont disparu.
Les voyages de Théodore, Bayard Jeunesse, Octobre 2009, p. 77.
Une histoire entre science-fiction et conte, bien menée, rythmée, sans temps morts, avec de réels moments de tendresse, de douceur. Jamais mièvre, avec une menace diffuse, comme la crainte des prédateurs, et de nombreux questionnements comme celui de la peur de l’autre, de l’inconnu. La question aussi de la transmission du savoir avec les livres et le problème de l’éducation sont également posées. L’histoire est également un hommage à la liberté, à l’inventivité et à l’amitié. Et puis une dernière partie étonnante avec l’intrusion des machines et une surprise.
Enfin, un très beau livre à la jaquette superbement illustrée, dont voici la quatrième de couverture :
Un livre cartonné au format agréable, dont la couverture est illustrée différemment de la jaquette :
Un livre graphique donc construit de façon cohérente, superbement illustré en bichromie avec le bleu ciel qui revient régulièrement et dont la lumière illumine les pages de façon étonnante. Une très bonne surprise de fin d’année, avec un très beau travail de publication. Laissez-vous tenter par ce premier tome des aventures de l’ami Théodore, vous ne serez pas déçus.
Et il faut bien l’avouer, on attend la suite avec une certaine impatience !
Et il faut bien l’avouer, on attend la suite avec une certaine impatience !