Il est des romans dont on se demande bien ce qu’on a pu faire pour ne pas se jeter dessus immédiatement et pourquoi on ne les a pas lu du tout. Il est des auteurs dont la plume trempée dans quelque encre ensorcelée pourrait bien vous faire tourner la tête. Il est des auteurs (sa modestie dut-elle en souffrir) qui de livre en livre nous étonnent, nous soufflent et nous font croire qu’on ira très loin, au delà du monde réel avec eux.
Ce deuxième tome des Outrepasseurs appartient avec sa merveilleuse créatrice à cette catégorie dont on a qu’une envie c’est de le partager et de crier sur les toits que c’est sans doute l’un des meilleurs romans qu’on ait lu !
Ensuite vient la difficulté de vous en parler : tout vous raconter ? Vous priver du plaisir de certaines découvertes ? Mais il faut bien vous donner envie aussi, alors…
On retrouve les héritiers bien ancrés dans notre époque en pleine séance de préparation et d’entraînement. Pourtant si Peter et sa compagne gagnent et brillent à chaque épreuve ou presque, il se pose de plus en plus de questions et accepte de moins en moins cette situation de soumission, son statut d’héritier et surtout plus il voit comment on traite leurs supposés ennemis, puissants ou moins, il se sent de moins en moins attaché à la cause des Outrepasseurs et à leur puissance maintenue de génération en génération.
Pourtant son renoncement considéré bien vite comme une trahison va être bien compliqué à faire accepter à Noble et aux autres.
Cindy Van Wilder nous ballade de chapitre en chapitre, d’époque en époque, de lieux en lieux, de fés en Outrepasseurs, d’humains en créatures magiques. Les personnages familiers désormais ou nouveaux ont gagné en profondeurs, livrent leur part d’ombre ou de lumière. Les liens avec le passé se dévoilent et puis cette fé, cette Snezhkaïa froide comme la Reine des Neiges qu’elle est, plus dangereuse qu’une coulée de blizzard et le chasseur encore et toujours, clef de l’histoire peut-être et son amour impossible et brûlant pour Arnaut que Peter veut retrouver coûte que coûte pour mettre fin à la malédiction.
Magie, traitements monstrueux, créatures fabuleuses, mythologie familière et renouvelée à la fois, aventures palpitantes, destins en marche, rien ne vous sera épargné. Cindy Van Wilder éblouit par sa maîtrise du récit, sa capacité à mêler les époques, brasser les références, se les approprier et nous embarquer avec elle. Ce roman est excellent et si vous ne l’avez déjà fait, il vous faudra lire ces deux premiers tomes de toute urgence afin d’être prêts pour le tome final de la trilogie.