Résumé :
Cinq ans plus tôt, le roi Paelis a négocié le sauf conduit des manteaux de gloire, ordre de magistrats légendaires qu’il a ressuscité avec l’aide de Falcio Val Mond devenu son premier cantor.
Falco et deux de ses compagnons Kest Murrowson et Brasti, sauvés mais en disgrâce après la mort de leur suzerain, sont devenus les gardes du corps du seigneur Tremondi, un riche caravanier dont les positions politiques tendent à réhabiliter les manteaux de gloire (Greatcoats en VO).
Malheureusement ce dernier est assassiné et ils sont pris en chasse par les autorités de Solat. Un « contre temps » qui risque fort de les détourner de leur objectif : retrouver les charoïtes, le trésor constitué des supposées gemmes précieuses du roi Paelis.
Leur fuite va en effet être parsemée de rebondissements !
Notre avis :
Présenté comme le roman révélation de l’année par les éditions Bragelonne, Les manteaux de gloire (traitors blade en VO) du canadien Sébastien De Castell mérite cette distinction : il tient effectivement un certains nombre de promesses et se démarque de la production actuelle!
Pierre angulaire de ce récit qui semble fortement s’inspirer d’Alexandre Dumas : le personnage de Falcio Val Mond, narrateur du récit. On découvre son passé et ses états d’âmes torturés au travers de nombreuses ellipses qui parsèment un récit au rythme relevé.
La construction est remarquable. On apprécie ce héros borné, attachant, ampli d’idéalisme, qui s’accroche coûte que coûte à ses idéaux issus de son enfance bercée par les légendes des manteaux de gloire. Falco est également profondément traumatisé par le décès violent de sa bien-aimée, Aline, quelques années plus tôt alors qu’il n’était qu’un simple paysan aspirant à la paix et au bonheur !
Une belle histoire d’amitié que celle qui nous est suggérée entre le roi Paelis et son premier magistrat ! Celle-ci se trouve renforcée par l’esprit de fraternité qui caractérise les relations entre Facio, Kest et Brasti. L’amitié de ses hommes d’armes est également l’occasion de dialogues truculents et plein d’humour.
L’intrigue privilégie manipulations et jeux de pouvoirs. Elle comporte également de purs moments de bravoure, ainsi que d’autres plein d’émotions : le lecteur ne peut pas rester insensible. Sébastien De Castell en appelle à l’enfant qui sommeille en lui à travers les personnages et les objets qu’il invoque (le doux sucre, le cheval fay, etc…)
Le style d’écriture est vif et captivant.
On ne s’ennuie pas une seconde, on se laisse entrainer par cette histoire se déroulant au sein d’un univers de fantasy cohérent ou épées et pistolets côtoient une magie discrète (poisons, poudres aux effets divers et variés) mais bien présente, ne serait-ce qu’à travers la tailleuse, figure emblématique du récit qui rappelle Polgara et Belgarath chez David Eddings ( la saga de La grande guerre des Dieux) par exemple.
Des éléments classiques du genre donc, avec des archétypes quasi divins, mais aussi quelques innovations intéressantes comme les manteaux de gloire accomplissant leur mission première (faire connaître les lois du roi) en chantant et les drôles de conséquences que cela peut entraîner. Le vêtement qui les caractérise s’avère lui aussi des plus intrigants, de même que leur légende !
Outre atlantique « Knight’s shadow , la suite, est parue et à n’en pas douter il sera très intéressant de découvrir la suite des aventures de Falco et de ses comparses tant ce premier volet est persuasif et l’écriture de Sébastien De Castell prometteuse!
Laissez-vous convaincre et partez sur les traces des Manteaux de gloire !