Prisonnière de la mafia japonaise, Everly vit cloîtrée dans un appartement à la disposition d’une armée de yakuzas en slip. Quatre ans que ça dure, elle n’en peut plus et n’a qu’un objectif en tête : s’évader. Ça passe ou ça casse, ce sera ce soir ou jamais…
Si on en croit sa bio officielle, le réalisateur Joe Lynch (Détour mortel 2) a grandi avec les films de séries B, les romans de Stephen King et en écoutant du heavy metal. De bonnes influences qui servent de carburant au scénario d’Everly, sorte de Die Hard au féminin : comme le film-culte de John McTiernan, l’histoire, en huis clos, se déroule à Noël et se plie à la règle classique des trois unités (temps, lieu, action — la première moitié du film, uniquement dans l’appartement, ressemble presque à du théâtre filmé) tout en alignant des morceaux de bravoure bruyants qui sentent fort la poudre. Motivée jusqu’à la hargne par sa volonté d’échapper à sa condition d’esclave sexuelle, l’héroïne va repousser plusieurs vagues d’assassins venus lui faire la peau pour avoir osé se rebeller.
Everly joue à fond la carte du film d’exploitation avec son argument de départ sordide façon « rape & revenge » (l’histoire s’ouvre sur l’héroïne se réfugiant dans sa salle de bain après un viol collectif). Ensuite, qu’importe le nombre des assaillants, les blessures, Everly s’acharne à passer un à un les niveaux jusqu’à la liberté. La situation n’est pas crédible, c’est sûr, et l’histoire réserve même une ou deux absurdités un peu gênantes (sur son invitation, la mère d’Everly et sa propre fille de 5 ans la rejoignent dans l’immeuble-lupanar infesté d’hommes de main !). On peut aussi reprocher à Joe Lynch et à son coscénariste d’avoir pioché à droite à gauche pour élaborer leur script (outre Die Hard, on repère facilement les emprunts faits à The Raid ou aux films de Quentin Tarantino — un des personnages principaux est même une citation directe de Mr Orange/Tim Roth dans Reservoir Dogs). Mais le film est mis en image et monté avec une vraie maestria, on ne s’ennuie pas une seconde et, par-dessus le marché, le spectacle est gore à souhait, inondé par des geysers d’hémoglobine ! Enfin et surtout — comment ne pas en parler ? —, Everly est dominé par une Salma Hayek époustouflante, investie corps et âme dans un triple rôle — à la fois mère, putain et action girl calibre en main — qu’un million d’actrices au moins rêveraient de se voir confier. Sa prestation vaut à elle seule de découvrir le film.
Sortie du film le 17 juillet 2015 en e-cinéma.