" Il y a soixante-quatre ans que le Président et le Gouvernement ont classé l’amour au rang des maladies, et quarante-trois que les scientifiques ont mis au point un remède. Tous les autres membres de la famille ont déjà subi le Protocole (…) Mon Protocole aura lieu dans quatre-vingt-quinze jours exactement, le 3 septembre. A la date de mon anniversaire."
Lena vit à Portland avec sa tante depuis que sa mère, infectée par le "deliria" (maladie mortelle provoquée par l’amour), s’est suicidée. Les seules personnes à lui faire oublier son passé douloureux sont Grace, sa cousine, et Hana, sa meilleure amie. Lena attend son Protocole avec impatience. Lorsqu’elle l’aura subi, elle sera heureuse et en sécurité pour toujours, elle en est certaine. Les Evaluateurs lui attribueront un mari, elle aura des enfants et une vie bien réglée. Mais alors qu’elle subit l’examen qui déterminera le reste de sa vie après le Protocole, Lena rencontre Alex et se retrouve infectée, du moins c’est ce qu’elle croit. Jusqu’à ce que peu à peu, la vérité lui apparaisse : les mensonges du Gouvernement, la violence des Régulateurs, l’existence de la nature au-delà des grillages qui encerclent la ville, le combat des Invalides et des Résistants, les circonstances de la disparition de sa mère, et la puissance de l’amour. Car l’amour n’est pas une maladie mortelle. Lena se sent vivante. Le compte à rebours a commencé.
J’avoue que lorsque j’ai lu l’accroche sur la quatrième de couverture du livre, j’ai eu peur : " Et si rien n’était plus dangereux que l’amour ?". Je m’attendais certainement à un roman un peu niais, moyen, pas franchement original. J’avoue que je me suis trompée, lamentablement. "Delirium" est sans aucun doute l’un des meilleurs romans d’anticipation que j’ai pu lire. Bouleversant, tout simplement. Terriblement efficace, avec un compte à rebours absolument insoutenable. Et alors qu’on pense deviner la fin de l’histoire, on est pris par surprise, atterrés, horrifiés. Lauren Oliver a réussi d’une main de maître à allier science-fiction et sentiments sans jamais tomber dans l’excès ni dans la facilité. "Delirium" est un roman en un volume extrêmement puissant.
Une seule question ne cesse de me tarauder en ce vendredi soir, tandis que je regarde inlassablement le livre sur ma table basse : que vais pouvoir lire après ça ?