On entre dans cette histoire, un peu par surprise, par hasard et sur la pointe des pieds. Dès les premières lignes ont sait qu’on ne partira pas avant d’avoir terminé ce roman parce qu’il appartient à ceux qui vous emmènent ailleurs. C’est étrange cette façon qu’a Sivana Gandolfi de nous emmener avec elle à Venise, dans les ruelles, le long des quais, en suivant Elisa en visite chez sa grand-mère Eia. Celle-ci habite loin du centre dans un endroit où on ne voit plus la ville, on ne l’entend plus et Elisa nous emmène avec elle parce qu’on respire avec elle, on sent et on est parti ailleurs.
Silvana Gandofli nous conte une histoire entre réel et fantastique avec cette grand-mère merveilleuse qui se transforme peu à peu et qui aime Shakespeare à la folie. Du début du roman où l’on découvre les relations entre Eia, sa petite fille Elisa et la mère de cette dernière, on glisse peu à peu vers le merveilleux. Conte fantastique, ce roman est aussi l’histoire des relations privilégiées entre une grand-mère et sa petite fille, celle de l’histoire d’Eia avec sa propre fille. Il nous raconte les relations entre générations, la vieillesse, les changements et la vie tout simplement avec une touche de merveilleux qui nous donne la possibilité d’y voir une éternité comme la fin d’un monde, c’est selon.
Juste vous dire qu’on se sent merveilleusement bien dans ce roman très bien écrit et qu’on aime suivre leur histoire qui est un peu la notre par bribe par ce qu’on voudra bien y prendre. Un très beau et bon roman à découvrir sans hésiter.